
Réversible


Réflexion


« Un OUI n’est un OUI que tant et aussi longtemps qu’il est un OUI!»
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Le concept
En partant, il faut comprendre que rien n’est “coulé dans le béton” et, que oui, on a le droit de changer d’idée. Donc un oui peut devenir un non à n’importe quel moment de l’interaction et pour n’importe quelle raison. En fait, on n’a même pas besoin d’avoir une raison pour vouloir changer d’idée ou arrêter. On arrête et c’est tout. Des fois, on veut juste changer un détail, parfois, on veut arrêter complètement. L’idée principale est que dès qu’il y un inconfort, un malaise ou quelque chose qui ne va pas, le OUI devient un NON. On doit donc s’écouter et se respecter assez pour arrêter.
Les difficultés
Souvent, on pense que parce qu’on a dit oui, on doit toffer jusqu’au bout, sinon “c’est plate pour l’autre”. Ce qu’on ne réalise pas, c’est qu’après-coup, c’est ben plus pénible pour nous-même!
Parfois, on se laisse emporter par la passion et on n’est juste pas à l’écoute de nos limites pour réaliser qu’on n’aime plus ce à quoi on a dit oui. La situation échappe à notre contrôle et ça va trop loin pour nous. Malheureusement, c’est souvent juste après, quand le mal est déjà fait, qu’on s’en rend compte.
Dans certains cas, la situation elle-même nous empêche de dire non et d’arrêter ce qui a déjà été commencé. La manipulation, les menaces ou simplement la pression des attentes de l’autre peuvent être des facteurs lourds qui nous empêchent de nous exprimer.
Des fois, c’est nous-mêmes qui nous empêchons d’arrêter l’interaction au moment où on en aurait besoin. On manque tellement d’estime de soi qu’on ne pense pas en avoir le droit. Ou bien, on manque de courage ou on ne sait juste pas comment s’exprimer. Ou encore, la peur nous envahit tellement qu’on fige ou s’en dissocie.
Les trucs d’Alie
- Le mentionner dès le début : “Hey, en passant, si jamais toi ou moi on veut arrêter, on peut-tu se le dire, stp? J’préfère qu’on arrête plutôt qu’on fake, ok?”
- Rester à l’affut des inconforts : La première étape est d’être capable de se rendre compte qu’on commence à être inconfortable. La deuxième étape, idéalement, est de réussir à identifier la cause de l’inconfort (est-ce la personne, l’activité, le contexte, etc. ?). La troisième étape, qui est la plus importante, c’est de s’exprimer! “hey, on peut-tu arrêter, stp?”. Il faut qu’on garde en tête qu’ON A LE DROIT D’ARRÊTER, même si on a dit oui au début!
- Avoir un code entendu d’avance pour faciliter la communication : Oui, un peu comme un safeword, ça peut être un mot, un geste, une face en particulier qui va indiquer à l’autre qu’on doit arrêter. C’est difficile parfois de trouver les mots justes quand on a pris la décision d’arrêter mais qu’on ne veut pas insulter l’autre ou que notre cerveau est submergé d’hormones de plaisir. Si on a juste un mot à dire, qui a été discuté avant que le consentement ait été donné, c’est plus facile.
- Ne pas avoir d’attente : Quand on a des attentes, on met, souvent inconsciemment, de la pression sur l’autre. Cette pression exercée sur l’autre peut l’empêcher de nous avouer son inconfort ou son désir d’arrêter l’interaction. De plus, seules les attentes causent les déceptions. Plus on s’attend à un certain dénouement, plus la déception sera grande si l’autre demande à arrêter avant que ce soit fini. Maintenant, imagine comment l’autre se sentira en voyant ta déception ou ta frustration face au fait que son bien-être soit passé avant ton plaisir. Tu auras l’air sans-coeur et l’autre se sentira mal.
Éclairé


Réflexion


« Un OUI n’est un OUI que si on sait tout ce qu’il implique!»
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Le concept
Tsé, quand on te dit de pas dire oui à n’importe quoi ou de pas signer un contrat avant de l’avoir lu? Ben, c’est un peu ça l’idée avec un consentement éclairé. Avant de dire ou d’accepter un OUI, vérifie bien que les détails sont clairs. Qui sont les personnes concernées (est-ce que quelqu’un d’autre va se joindre à nous)? C’est quoi l’activité (et surtout qu’est-ce que ça implique exactement; quel sera mon rôle; comment allons-nous faire ça)? Où et quand ça aura lieu (juste une fois, ici et maintenant ou dans 2 mois, dans le sud et pour le reste de votre vie)? Finalement (et non le moindre) POURQUOI? Quelle est l’intention derrière la proposition; est-ce purement amical, totalement romantique, pour affaires ou “yink physique”?
Les difficultés
Souvent, on prend pour acquis que c’est clair, que “c’est évident!”. Mais un même mot peut avoir une signification différente pour l’autre et c’est là que les malentendus arrivent.
Non seulement, on assume que l’autre a compris ce qu’on voulait dire, mais on s’attend également à obtenir ce qu’on pense qui a été consenti, et c’est comme ça qu’une situation peut facilement finir en surprise, déception ou frustration. “Seules les attentes peuvent mener à la déception, c’est pourquoi elles mettent autant de pression.”
Les trucs d’Alie
- Poser des questions : “À quel genre d’ambiance tu t’attends au juste?”
- Préciser soi-même les détails : “Ok, mais on garde ça amical, ok?”
- Prendre conscience qu’il y a des informations manquantes :
- Si tu veux pas poser de question, ni apporter de précisions, alors prends au moins conscience qu’il manque des détails et que tes attentes doivent être ajustées en conséquence! Autrement dit, dire oui à une question vague, c’est comme dire oui à une blind date; t’acceptes de ne pas savoir dans quoi tu t’embarques!
- Si c’est toi qui a posé une question vague et que l’autre répond oui quand même; garde en tête que l’autre personne ne sait pas réellement ce qui a été convenu et que des surprises, mais aussi des déceptions et frustrations risquent donc d’être au rendez-vous.
Enthousiaste


Réflexion


« Un OUI n’est un OUI que s’il est ressenti comme un OUI!»
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Le concept
Bon, ça on s’en doutait! Si t’as pas vraiment le goût de faire quelque chose, tu dis non. (Juste au cas où ce n’était pas clair, on parle pas ici de devoirs civiques ou sanitaires comme de sortir les poubelles, te laver les mains avant d’entrer dans un magasin ou payer pour ton épicerie; ça tu devrais le faire même si ça ne te tente pas!) Quand on parle d’enthousiasme, on s’imagine que ça prend la totale; les sautillements de joie, les étoiles dans les yeux et le sourire fendu jusqu’aux oreilles… Pas obligé! C’est plutôt une question de “vouloir”. Est-ce que tu veux le faire? Est-ce que t’en a envie? On le sait, certaines personnes sont beaucoup moins expressives que d’autres, alors on ne peut pas toujours exiger une réaction exacerbée, mais on devrait quand même ressentir l’envie et l’enthousiasme dans la réponse.
Oui, il y a des situations où tu voudras faire quelque chose de pénible, où tu vas dire oui même si t’aimes pas vraiment ça. FAIS ATTENTION de ne pas confondre sacrifice et compromis! Un compromis, contrairement à un sacrifice, ne devrait pas dépasser tes limites. “Dans un compromis, il ne s’agit pas nécessairement d’avoir ce que l’on veut, mais il faut quand même qu’on veuille ce qu’on va avoir!” Autrement dit, ce à quoi tu dis oui peut ne pas être le paradis, mais il ne faut pas non plus que ce soit l’enfer.
Les difficultés
Souvent, on répond par réflexe ou par habitude et on finit par dire oui alors qu’en réalité, on aurait préféré dire non.
Parfois, on se laisse influencer par l’enthousiasme contagieux de l’autre, et on dit oui, mais finit par le regretter plus tard.
Il y a des moments où on hésite tellement, qu’on finit par répondre n’importe quoi au lieu de ce qu’on aurait dû répondre (voir plus loin pour mes trucs face aux hésitations).
Les trucs d’Alie
Prends le temps d’y penser! Prends au moins 5 secondes pour te poser la question : “Est-ce que j’ai le goût de faire ça?” Prends la peine de t’imaginer de quoi la situation aurait l’air si tu disais oui. Est-ce que ça serait agréable? (Évidemment, avant de te poser la question, assures-toi de savoir en quoi consiste la question! S’il te manque des informations, pose des questions!)
En général, le “Oh My God Oui, STP!” et le “Oh F%*k, oublies ça drette là!” sont assez faciles à ressentir. C’est quand on hésite entre le oui et le non que ça devient plus difficile. Donc, si, en te posant la question, tu te mets à hésiter entre le oui et le non, réfléchie au type d’hésitation auquel tu fais face.
- Hésitation liée à l’inconnu : Essaie de t’imaginer faire la chose en question et vois comment tu te sentirais ou encore, compare les caractéristiques de l’activité avec tes valeurs, tes principes, tes priorités, etc.
- Si t’as jamais essayé la chose en question, mais que l’idée semble intéressante ou a du potentiel, alors tu peux dire “Oui, j’aimerais essayer”. Inconsciemment, ça va aussi faciliter la réversibilité. C’est généralement plus facile d’arrêter en plein milieu, après avoir dit qu’on va juste essayer quelque chose, plutôt qu’après avoir dit qu’on va le faire.
- Par contre, si l’idée ne semble pas intéressante, ou ne semble pas en valoir la peine, laisse faire et dis simplement “Non, merci”.
- Hésitation liée aux détails : Si l’idée générale te plaît, mais qu’il y a un ou quelques détails qui accrochent, propose une alternative! Avec un peu de chance et une communication ouverte, vous pourriez trouver un compromis intéressant et enthousiasmant pour tout le monde!
- Hésitation liée à la pression : Si ça ne te tente pas vraiment de le faire, mais tu sens que tu devrais le faire parce que c’est une question de politesse (“C’est pas gentil de refuser ça!”), de réputation (“Qu’est-ce que l’autre va penser de moi?!”) ou parce que l’autre te manipule, te menace ou est en position d’autorité (“J’ose pas imaginer ce qui arriverait si je disais non!”), et bien dis NON! Quand tu commences à essayer de te convaincre de dire oui, c’est que tu devrais dire non. Et souviens-toi de cette phrase fatidique: “Si tu ne peux pas dire non DANS une situation, dis non À la situation!”
Pour finir, on s’entend que l’idée n’est pas de dire que si tu ne veux pas, tu devrais automatiquement et tout le temps dire non, peu importe la situation; des fois, ça vaut la peine de dire oui, même si on aurait préféré dire non… Mais ce qui est important à réaliser, c’est que si tu dis oui sans en avoir vraiment le goût, sans que ce soit un oui enthousiaste, le risque d’être inconfortable par la suite est là!
Libre


Réflexion


« Un OUI n’est un OUI que si un NON est possible!»
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Le concept
Le OUI est autant valide que le NON est facile. Alors si vous voulez valider le oui, vérifiez le non! Est-ce que dans la situation, c’est facile de dire NON?
Est-ce que l’état de la personne l’empêche de pouvoir dire non? Quand une personne est trop jeune, trop âgée, a une déficience mentale, a trop bu, a pris de la drogue, dort ou a perdu connaissance; elle n’est pas en état de prendre une décision et de choisir entre répondre oui ou non. Elle n’est peut-être même pas en état de répondre tout court! Dans ces cas-là, puisque ce n’est pas facile de dire non, même si la personne dit oui, son oui n’est pas valide!
Est-ce que la situation empêche la personne de dire non? Autrement dit, si sa réponse est NON, est-ce qu’il y aura des conséquences telles qui font qu’elle ne puisse pas vraiment dire NON? Est-ce la personne est menacée, manipulée, sous pression sociale, dans une position d’infériorité, etc.? Parce que si oui, la situation ou la relation font que la personne est incapable de dire non. Alors, même si elle dit oui, son oui n’est pas valide! Des répliques du genre “de toute façon t’as pas l’choix” ou “t’as intérêt à dire oui” sont des exemples typiques d’un consentement non libre.
Les difficultés
Il y a les cas évidents comme ceux que j’ai mentionnés plus haut, mais il y a aussi les cas plus subtils qui peuvent être tout aussi problématiques.
- L’attitude même de la personne qui pose la question peut influencer l’autre.
- Quand on fait des p’tits yeux de chiens battus pour convaincre l’autre de dire oui.
- Quand on insiste et repose plus d’une fois la même question en espérant que la réponse devienne positive. Bien souvent, la personne se tanne et finit par dire oui, mais ce oui n’est pas valide!
- Les attitudes passées peuvent aussi influencer la réponse. Si, la dernière fois que l’autre a dit non, on a réagi de façon négative (avec colère, tristesse, vengeance, etc.), la personne risque effectivement de dire oui, mais uniquement dans le but de s’éviter une réaction négative. Dans ce cas aussi, son oui n’est pas valide!
- La difficulté la plus évidente est lorsqu’on pose le geste avant même d’avoir poser la question! On s’entend que si la personne n’a même pas le temps de dire non, ça ne facilite pas vraiment son NON, hein?!
Les trucs d’Alie
- Premièrement, s’assurer que la personne est en pleine capacité de ses moyens; qu’elle a toute sa tête.
- Ensuite, prendre conscience du type de relation entre les personnes et du contexte. Est-ce qu’une des personnes est en position d’autorité ou a un historique de manipulation? Est-ce qu’il y a une pression sociale ou des conséquences désobligeantes en jeu? Si oui, on oublie ça! On ne pose même pas la question, car le consentement ne pourra pas être valide de toute façon.
- Quand on pose la question :
- On s’assure de garder une attitude et un langage assez neutres et sans pression pour ne pas influencer la réponse.
- On s’assure de donner assez de temps à l’autre pour réfléchir à sa réponse.
- Finalement, si on voit que la personne hésite, on lui offre une porte de sortie :
- Pour lui montrer qu’on va accepter son NON : “Si ça t’tente pas, tu peux dire non, tsé, y’a pas d’pression.”
- En lui donnant une excuse déjà toute faite : “Évidemment, si t’as pas l’temps, j’comprend ça.”
- En lui soulignant qu’il y a place à la discussion : “Au pire, on peut attendre ou faire autre chose si tu préfères, moi j’veux que t’aille le goût d’le faire, sinon, on laisse faire, c’est cool.”
- Et pour la prochaine fois : si la personne répond NON, on accepte et respecte son refus, puis on lui sourit et la remercie pour son honnêteté et pour s’être respectée.
Spécifique


Réflexion


« Un OUI n’est un OUI que pour la question posée, rien de plus!»
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Le concept
L’idée ici est qu’un OUI pour une partie n’est pas un OUI pour le tout. Donc si tu demandes pour avoir A et que la personne dit oui, tu pourras avoir A, mais si tu veux aussi B et C, il va falloir que tu poses une autre question par rapport à B et C. Tu t’arrêtes à A et la prochaine fois, tu poseras une question qui inclut A, B et C.
Ce concept s’applique à tous les éléments du contexte :
- Un OUI pour une étape, n’est pas un OUI pour le processus ou l’activité au complet.
- Un OUI pour une fois n’est pas un OUI pour tout le temps.
- Un OUI pour une personne n’est pas un OUI pour tout le monde.
- Un OUI pour un endroit n’est pas un OUI pour n’importe où.
- etc.
Les difficultés
On assume ou bien on oublie! On suppose que si la personne dit oui à la première étape, la première fois ou à une personne, on assume et s’attend à ce qu’elle soit d’accord aussi pour le reste de l’activité, toutes les autres fois et toutes les autres personnes.
On oublie de reposer la question à chaque étape, à chaque fois, chaque personne, etc.
Même une fois que le contexte est spécifié (étape, moment, personne, endroit, etc.), on oublie souvent l’élément le plus important : l’intention. Si on consent à une activité amicale, l’ambiance et les attitudes devraient rester amicales. Si une des personnes a des intentions supplémentaires et finit par vouloir changer d’ambiance ou l’attitude, sans vérifier le consentement de l’autre, alors il y a de fortes chances pour que l’ambiance devienne, au minimum, inconfortable!
Les trucs d’Alie
- Si la question semble trop vague ou sous-entendre beaucoup trop de choses, utilise le “Oui, mais juste…” afin de préciser que le consentement ne s’applique qu’à une chose en particulier.
- Et si jamais, au courant de l’activité, tu réalises que l’autre veut aller plus loin, n’hésite pas à lui rappeler “Hey, on avait dit: juste…”.
- Si l’idée de demander à chaque étape ou à chaque fois semble fastidieuse, pose une question plus englobante : “Voilà mon plan pour la soirée : … Qu’est-ce que t’en penses?” “Qu’est-ce que tu dirais si à chaque fois que…, on fasse…?” “On peux-tu refaire ça ailleurs n’importe où, ou on garde ça juste pour ici?”